Un festival comme havre fragile pour la communauté LGBT en Ouganda
Au cœur de l’Ouganda, un pays où l’homophobie est institutionnalisée, un événement singulier offre une échappatoire temporaire à la communauté LGBT. Ce festival de musique, avec ses rythmes envoûtants et ses lumières vibrantes, devient chaque année un espace où l’expression de soi et la liberté trouvent un souffle, même dans un contexte oppressif. Pourtant, cette fête ne masque pas les dangers qui guettent les participants une fois les enceintes éteintes.
Un refuge éphémère dans un pays hostile
Dans un pays où l’homosexualité est sévèrement réprimée, notamment depuis l’adoption d’une loi en 2023 prévoyant des peines allant jusqu’à la mort pour les récidivistes, ce festival apparaît comme un paradoxe. Situé dans une ville conservatrice, il attire pourtant des artistes et festivaliers queer qui viennent chercher un moment de répit. Pour Grace Stone, activiste et membre d’une association locale de défense des droits LGBT, ces quelques jours sont une parenthèse précieuse : « Ici, je peux exister sans peur, même si je reste sur mes gardes. »
Une atmosphère de fête sous haute tension
L’ambiance festive est omniprésente : basses puissantes, saveurs locales, et une foule bigarrée qui se déhanche au rythme de l’amapiano. Pourtant, derrière les sourires et les verres levés, la menace est palpable. La sécurité est omniprésente, avec des policiers armés qui scrutent les festivaliers. Pour les participants queer, la vigilance reste de mise : dans ce climat de surveillance, la liberté n’est jamais totale.
Vivre dans la peur au quotidien
En dehors du festival, la réalité est brutale pour les personnes LGBT en Ouganda. Les agressions physiques, les expulsions et les discriminations sont monnaie courante. L’accès aux soins de santé, notamment pour les traitements préventifs contre le VIH, s’est détérioré, forçant des associations à redoubler d’efforts pour soutenir une communauté marginalisée. « Chaque jour, nous risquons nos vies », confie un militant.
La musique comme acte de résistance
Pour de nombreux artistes queer, se produire sur scène est une forme de défi. Bien que risqué, cet engagement est vital pour affirmer leur existence dans un pays qui les rejette. « Nous dansons, nous chantons, et c’est notre manière de dire que nous sommes là », explique une DJ populaire, cofondatrice du festival. Mais pour d’autres, les conséquences sont trop lourdes : beaucoup ont cessé d’organiser des événements par peur de représailles.
Un équilibre précaire
Le festival représente un symbole d’espoir, mais aussi une illustration de la fragilité de la vie queer en Ouganda. Chaque sourire échangé, chaque danse improvisée, est un acte de bravoure dans un environnement profondément hostile. Pourtant, une fois les projecteurs éteints, la communauté LGBT retourne à une réalité marquée par la peur, la violence et l’exclusion.
- Un climat oppressif : lois répressives et discours de haine omniprésents.
- Une solidarité en danger : les associations peinent à maintenir leurs activités.
- Un acte de résistance : la musique comme refuge et combat.
Une lutte invisible mais déterminée
Dans l’ombre, la communauté LGBT ougandaise continue de se battre, souvent au péril de sa vie. Le festival, bien qu’éphémère, incarne une résistance vitale, une lumière dans un contexte où l’obscurité semble s’épaissir chaque jour. Mais combien de temps encore cet espace pourra-t-il exister ? Pour les participants, chaque édition est une victoire, un rappel que, malgré tout, ils refusent de disparaître.