Un triomphe tricolore pour la Queer Palm 2025
Pour sa 15e édition, la Queer Palm, prestigieux prix LGBTQIA+ du Festival de Cannes, a récompensé un film français, rendant ainsi hommage à une œuvre profondément ancrée dans les thématiques queer et sociales. Hafsia Herzi, réalisatrice et actrice française, a conquis le jury avec son troisième long-métrage, *La Petite Dernière*. Inspiré d’un roman acclamé publié en 2020, ce film explore avec subtilité et intensité les multiples facettes de l’identité et du désir.
Une œuvre entre introspection et collision des mondes
*La Petite Dernière* raconte le cheminement de Fatima, une adolescente de 17 ans originaire d’une banlieue parisienne. Tandis qu’elle s’engage dans un cursus universitaire en philosophie, la jeune femme se confronte à ses désirs naissants pour d’autres filles. Ce bouleversement intérieur, marqué par un éveil lesbien, s’entremêle avec sa foi musulmane, provoquant un affrontement entre ses aspirations personnelles et les attentes familiales et religieuses. Le président du jury a décrit cette œuvre comme une exploration intérieure, un « coming in » plus qu’un « coming out ». Ce récit, profondément introspectif, met en lumière la force et la vulnérabilité d’un personnage en quête de sa propre vérité, tout en célébrant la beauté complexe des identités plurielles.
Un cinéma engagé et nécessaire
Avec *La Petite Dernière*, Hafsia Herzi poursuit son exploration des récits intimes et universels, après *Tu mérites un amour* (2019) et *Bonne mère* (2021). À travers cette nouvelle réalisation, elle s’inscrit dans une tradition cinématographique qui donne une voix aux histoires souvent invisibilisées. La sortie en salles, prévue pour le 1er octobre, promet de marquer les esprits et d’alimenter les discussions autour des thèmes de l’identité sexuelle, de la religion et des pressions sociétales.
Un grand cru pour le court-métrage
Le prix du court-métrage a été attribué à *Bleat!*, une coproduction entre la Malaisie, les Philippines et la France réalisée par Ananth Subramaniam. Ce film décalé et audacieux raconte l’histoire d’un couple âgé confronté à une situation improbable : leur bouc mâle est enceint. Par ce biais, le réalisateur explore des thématiques complexes comme la fluidité des genres, l’identité et les tensions entre foi et normes sociales.
La Queer Palm : quinze ans de films mémorables
Créée en 2010, la Queer Palm célèbre le meilleur du cinéma queer à Cannes. En quinze ans, elle a mis en lumière des œuvres marquantes telles que *L’Inconnu du lac* (2013), *120 battements par minute* (2017) ou encore *Portrait de la jeune fille en feu* (2019). Cette récompense, présidée cette année par le journaliste Franck Finance-Madureira, souligne combien le cinéma est un vecteur puissant pour évoquer les luttes, les joies et les complexités des communautés LGBTQIA+.
Un message d’espoir et de résilience
En distinguant *La Petite Dernière*, le jury a voulu saluer une œuvre qui, au-delà de sa qualité artistique, porte un message d’espoir. La complexité du personnage principal, ses doutes et ses forces, résonnent avec de nombreuses expériences vécues au sein des communautés queer. Ce film s’inscrit dans une dynamique qui célèbre la diversité et la résilience, tout en laissant entrevoir une beauté nouvelle et invincible, née de l’acceptation de soi.