Un retour attendu pour Oliver Hermanus
Le Festival de Cannes 2025 a été marqué par la présentation éclatante du dernier film d’Oliver Hermanus. Après avoir impressionné avec ses œuvres précédentes, le cinéaste sud-africain revient avec une nouvelle création qui s’annonce déjà comme un jalon important dans l’histoire du cinéma queer. Cette fois, il explore un récit profondément intime, enraciné dans les paysages du nord-est des États-Unis et porté par des performances d’acteurs qui promettent de marquer les esprits.
Une distribution lumineuse et magnétique
Au cœur de cette fresque, deux prodiges de la jeune génération : Paul Mescal, dont le charme brut et la sensibilité avaient conquis dans *Normal People*, et Josh O’Connor, acclamé pour son rôle poignant dans *Seule la Terre*. Ensemble, ils incarnent Lionel et David, deux hommes liés par une passion inébranlable pour la musique. Leur alchimie à l’écran transcende les dialogues et devient le moteur émotionnel du récit.
Un voyage à la croisée des arts et des cœurs
Le film nous transporte dans la Nouvelle-Angleterre de 1917, une époque marquée par les bouleversements de la Première Guerre mondiale. Lorsque David revient d’Europe, il propose à Lionel de partir ensemble sillonner les campagnes du Maine. Leur but : collecter et préserver les chants folk traditionnels, un patrimoine sonore en danger d’oubli. Mais ce périple devient bien plus qu’une quête ethnographique. C’est une odyssée intime, un moment suspendu où les sentiments naissent et s’épanouissent dans l’ombre du non-dit.
Une musique qui raconte ce que les mots ne peuvent
La bande-son du film est omniprésente, majestueuse et essentielle. Les chansons folk ne sont pas de simples accessoires ; elles traduisent les émotions complexes que les personnages n’expriment pas toujours verbalement. Une séquence finale, en particulier, magnifie cette relation entre musique et mémoire, offrant un moment d’une intensité rare, presque cathartique.
Un récit sincère et universel
Le film s’éloigne des récits classiques de luttes identitaires souvent associés à des histoires LGBTQ+. Ici, la sexualité des personnages n’est pas un sujet de conflit, mais une toile de fond pour explorer leurs choix de vie, leurs regrets et leurs aspirations. À travers des ellipses bien maîtrisées, le spectateur suit Lionel à différents âges, découvrant un homme façonné par ses décisions et ses hésitations.
Les thèmes qui résonnent au-delà du temps
Ce qui rend cette œuvre particulièrement touchante, c’est sa capacité à parler à tous, au-delà des étiquettes ou des contextes historiques. Les dilemmes de Lionel – sur l’amour, les opportunités saisies ou abandonnées – sont des préoccupations profondément humaines. Ce n’est pas seulement une histoire d’amour, c’est une réflexion sur les chemins que nous empruntons et ceux que nous laissons derrière.
Un film qui laisse une empreinte durable
Avec ce long-métrage, Oliver Hermanus offre une œuvre d’une rare sensibilité. En mêlant amour, musique et introspection, il crée un tableau où chaque élément trouve sa place. *The History of Sound* n’est pas seulement une histoire ; c’est une expérience, un voyage que l’on garde en soi longtemps après que les lumières se rallument. Un incontournable de Cannes 2025 et, sans aucun doute, une contribution indélébile au cinéma queer et à son universalité.